ELIOR LARGO HILLCRIST - Comin' Back Home

Que pouvait bien donc contenir cette boite d’une marque inconnue au jeune homme ? Elior essayait par tous les moyens de découvrir ce qu’on pouvait bien fabriquer cette filière mystérieuse. Il ouvrit curieusement la boite et découvrit tout un tas d’emballages plastiques colorés. Pourquoi des bonbons étaient aussi ordonnés ? Ce devait surement être des bonbons très chers … Mais pourquoi les mettre dans la salle de bain ? Décidément, Spencer cachait à manger vraiment partout. A la vue de ces bonbons, le ventre du garçon se mit à gargouiller. Sa sœur chérie ne lui en voudrait surement pas s’il lui piquait seulement une friandise. Après tout, c’était la salle-de-bain des enfants alors si elle les voulait pour elle toute seule elle pouvait très bien les mettre dans sa chambre ! Une fois cette réflexion faite, Elior se dépêcha d’attraper un bonbon et couru dans s’enfermer dans sa chambre pour ne pas se faire prendre pas cette fille en pleine crise d’adolescence. Ses parents le disaient souvent ça, que Spencer en aurait pour longtemps avant d’en sortir. Quelle étrange maladie ! Et qu’elle étrange bonbon ! Tout blanc et légèrement cotonneux. Mais enfin bon, ça pouvait quand même être délicieux …


« Spenceeeeeeeeeeeer ! »

Elior se rendit dans la chambre de sa sœur en courant et en hurlant. Elle écrivait dans son journal intime, pour changer.

« C’est pas un bonbon ça ! »
« Elior arrête de hurler ! Mais qu’est-ce que tu fais avec ça ? Donne-moi ça tout de suite ! »
« Mais c’est pas un bonbon ! »
« Non ce n’en est pas un ! Donne-moi mon tamp… ça ! »


Le jour où Elior mit en pratique tous les clichés sur la chantilly ou comment Woody et Elior étaient heureux.

« Eli … Eli … Réveille-toi ! »
« Mais pourquoi ? »
« Parce qu’il faut que tu me prépares mon petit-déjeuner … »

Quelle promesse il avait faite ! Un petit-déjeuner au lit pendant dix jours ! Non mais quelle folie ! L’estomac de mademoiselle gargouillait alors sa voix se devait de réveiller d'une voix mélodieuse cet homme paisible et heureux au pays des rêves. Franchement ? Quelle femme qui se respecte ferait ça ? Woody, bien sûr. Imitant le ronchonnement, Elior se rendit tant bien que mal à la cuisine. En réalité, il aimait s’occuper d’elle, cette princesse bien certaine du pouvoir qu’elle avait sur lui. Et elle avait de quoi, Woody Armania Hanswitle le rendait fou. Oui, fou, mais de cette folie qui lui ferait faire n’importe quoi pour elle tout en étant bien conscient de ses faits et gestes. Ca, c’était on ne peut plus sur. Elior savait très bien qu’il prenait la bombe de chantilly au lieu du yaourt nature et qu’il ne mettait pas son manteau pour aller chercher du pain frais. Il se dirigeait non pas vers la porte d’entrée mais celle encore entr’ouverte de la chambre. Et affichant un sourire malicieux …

« Tu es sûre que tu as vraiment faim ? »

Non, elle n’avait pas si faim que ça.


Le jour où Elior prit panique ou comment il mit tout en l’air.

« Bonjour madame Hanswitle »
« Bonjour Elior »

Elior avait invité la mère de Woody à déjeuner. Celle-ci était en ville et se plaignait de ne pas voir plus souvent sa fille mais celle-ci était en cours. Elior l’avait donc remplacée pour ce déjeuner dans un petit restaurant de Budapest. Il ne savait s’il avait bien fait, il ne trouvait jamais grand-chose à lui dire. Mais ce jour-là, elle trouva un sujet de conversation parfait. Du moins, pour elle. Non, Elior n’aurait peut-être pas du s’y rendre.

« Elior, vous êtes en faculté d’art, c’est bien ça ? »
« Tout à fait, en troisième année. »
« C’est parfait, vous allez bientôt pouvoir stabiliser votre situation. »
« Oui, enfin je ne pense pas que ce soit vraiment pressé. Il me reste encore deux années d’études et je n’ai que vingt-deux ans après tout. J'ai encore le temps d'y penser un peu avant de me lancer. »
« Ah non mais je ne veux pas que les futurs enfants de ma fille soient élevés dans la misère ! Alors oui Elior, ça presse ! »

Cette phrase avait tout chamboulé dans l’esprit du jeune homme. Woody était-elle enceinte ? Et si oui, pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Avait-elle chargé sa mère de le faire à sa place ? Ou voulait-elle ainsi lui faire comprendre qu’elle désirait un enfant non pas dans plusieurs années mais dès maintenant ? Peut-être madame Hanswitle se faisait-elle des idées ou peut-être Woody avait-elle perdu toute confiance en lui. Que se passait-il ? Cette pique lancée par la plus protectrice des mères qu’il ne devrait jamais affronter avait semé tout doute en lui. Elior se perdait dans dix explications à la fois et était totalement perdu. Le déjeuné écourté, il rentra directement chez eux. Le répondeur clignotait. La voix de Woody résonnait pendant qu’il faisait ses valises.

« C’est moi, j’espère que tu as passé un bon déjeuner avec ma mère. Je t’aime ! »

Une demi-heure plus tard, Elior était à l’aéroport, dans le premier avion qu’il avait trouvé et Woody rentrait chez eux, dans leur appartement vide de toute trace lui appartenant.