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- Mamaaan, il y a un petit garçon nu dans notre jardin !
- Ce n'est que le voisin, chéri.
- Oui, mais n'empêche qu'il est tout nu.

Et c'est à l'âge de 4 ans qu'Ebony décida de haïr son cher voisin parce qu'il se promenait nu dans son jardin. Il avait un an de plus qu'elle et la petite fille le trouvait bête à se montrer le zizi à l'air. Et en prenant de l'âge, cela ne s'arrangea pas. X ne cessait d'embêter la jeune fille qui elle, ne cessait de se plaindre à ses parents. Il arrêta très vite de se promener nu près d'Ebony, mais il ne cessa jamais de l'ennuyer. Et ça énervait Ebony, car même si elle ne voulait pas qu'il le sache, il était toujours au courant de ce qui se passait chez les Cartwight. Alors quand vint l'adolescence, il se montra plus compatissant pour sa pauvre voisine qui devait endurer les disputes quotidiennes de ses parents. Mais dès qu'il essayait d'approcher la belle Ebony, elle montrait les dents. Et quand elle acceptait de lui parler, il fallait que ce soit son idée et c'est elle qui décidait de la conversation. Pourtant, Ebony et X se sont attachés l'un à l'autre. Ils s'envoyaient sans cesse sur les roses, certes, mais mine de rien, X savait tout d'Ebony et Ebony savait tout de X. Une amitié qu'ils auraient été incapables de s'avouer. Puis le père d'Ebony decéda et ce dont il se souviendra toujours, c'est la détresse qu'il a lu dans ses yeux, quand elle a fait un scandale à l'église. Mais la belle décida de partir pour la Hongrie, sans même lui dire au revoir. Il fut un peu blessé mais la vie reprit son cours. Mais, un évènement vint aussi boulverser sa vie et il se décida lui aussi à partir pour la Hongrie. Il redoute déjà de croiser Ebony dans les couloirs, qu'il entend de là, dire :

- Tu me suis ?

Mais il doit avouer que ça lui fait tout de même plaisir de la revoir, même s'il crèverait sur place plutôt que de l'avouer.

- Je ne suis pas d'accord avec vous, Mademoiselle... Mademoiselle comment, d'ailleurs ?
- Mademoiselle Cartwight. Je ne vous demande pas d'être d'accord avec moi, je vous expose mon point de vue. La théorie de Freud est vraiment très limitée.

Autant de répondant pour son jeune âge étonna le professeur. Agé de 30 ans, il impressionnait la plupart de ses élèves et aucun n'avait osé lui tenir tête de la sorte. A la fin du cours, il invita son élève à boire un café. Sans aucune arrière pensée, bien entendu. Il voulait juste en savoir plus d'elle, et sur son caractère bien trempé. De toutes façons, X était marié, et il ne pouvait même pas imaginé tromper sa femme, qu'il aimait plus que tout. Pourtant, les rendez-vous avec son élève se multiplièrent, jusqu'à un tutoiement entre les deux jeunes gens. Après tout, ils n'avaient même pas dix ans d'écart. Et les sentiments devinrent flous. Du côté de X, en tout cas. Ebony, elle, adorait discuter avec lui, le trouvait vraiment charmant et l'idée d'avoir une histoire avec lui aurait pu lui traverser l'esprit si jamais il n'avait pas été marié. Et puis elle était étudiante, et lui son professeur. Si jamais il se passait quelque chose, il risquait sa place. Mais alors, que faire ? Arrêter de se voir quand on sent que l'attachement se fait trop fort et que la tentation est énorme ?

- Chérie, je vais rentrer tard ce soir, je dîne avec Ebony, tu veux venir ?
- Hum... Non, je ne vais pas venir, je suis fatiguée.

La jeune femme s'était pourtant promise de ne pas être jalouse de cette Ebony. Elle l'avait déjà rencontré et elle était on ne peut plus sympathique. Elle avait du mal à l'imaginer en briseuse de ménage. Mais pourtant, les rendez-vous entre elle et son mari se multipliaient et elle se posait la question de leur réelle relation. Elle sentait le comportement de son mari changer au fil des jours. Ca lui faisait peur. Elle n'avait que 26 ans et ne voulait pas que son mari la trompe avec une fille plus jeune. Alors tous les soirs, il se blotissait contre elle et lui faisait l'amour, un peu moins convaincu chaque jour. Elle le ressentait et ça lui faisait mal. Ce qui était certain, c'est qu'elle est prête à tout pour le garder. Du moins, c'est ce qu'elle croit. Car parfois, en y pensant, elle serait prête à succomber à son charmant collègue qui lui fait des avances à longueur de journée.